A l’occasion de l’anniversaire de la disparition de Romain Gary, je reviens sur le parcours du seul écrivain à s’être vu décerner 2 fois le prix Goncourt.
De Vilnius à Nice
Roman Kacew est né le 8 mai 1914 à Wilno, de père inconnu. Sa mère, Nina Borisovskaïa, de son nom de scène, est une petite actrice. En 1917, à la chute du Tzar Nicolas II, Romain et sa mère quittent Moscou pour une longue migration vers l’Ouest. Ils s’installent d’abord à Wilno, en Lituanie, puis à Varsovie et enfin en France.
En 1927, Romain et sa mère arrivent à Nice, d’abord dans un petit appartement situé rue Shakespeare. Avant de s’installer dans un immeuble situé rue Carlone (au n°7 de l’actuel boulevard François Grosso). Un lieu mythique qui deviendra l’hôtel pension Mermonts, une auberge cosmopolite géré par sa mère.
Le culte de la France
Nina installe Romain comme un prince et l’élève dans le culte de la France. Cette mère juive reporte sur ce fils unique les ambitions extraordinaires dont elle a été frustrée. Bon élève, il possède un don d’écrire et racontera cette adolescence niçoise dans son superbe roman autobiographique « La Promesse de l’Aube ».
Romain fait des études à Aix-en-Provence puis à Paris. Il rejoint ensuite la France Libre et est incorporé dans les forces aériennes françaises libres. En 1944, il publie à Londres son premier roman qui deviendra en français « L’Education européenne ». La même année, il épouse Lesley Blanch, rédactrice britannique à Vogue.
L’après-guerre
Compagnon de la Libération et officier de la légion d’honneur, Romain Gary sera nommé Secrétaire d’ambassade à Sofia. Il poursuivra sa carrière comme premier secrétaire d’ambassade à Berne, chargé d’affaires à La Paz. Et enfin Consul Général de France à Los Angeles.
Il reçoit en 1956 le prix Goncourt pour » Les racines du ciel » et le tout-Paris l’honore. En 1957 à Los Angeles, il rencontre Jean Seberg, jeune une actrice qu’il épouse et dont il aura un fils, Diego. En 1968, ils se séparent tout en demeurant unis. En 1974, Romain Gary publie sous le pseudonyme d’Emile Ajar, à l’insu de tous, « Gros-Câlin » puis « la Vie devant soi ». Romain Gary met fin à ses jours le 2 décembre 1980 à Paris.
Nice aime Romain Gary
En 2005, Nice a célébré Gary à l’occasion des vingt-cinq ans de sa mort et des trente ans de la consécration de son double (Emile Ajar). Les lieux emblématiques de la ville (Promenade des Anglais, Théâtre de Verdure, Opéra de Nice, Théâtre National de Nice) lui ont été dédiés le temps d’un week-end.
A l’occasion du 30ème anniversaire de la mort de Romain Gary, Carine Marret a publié en 2010 son livre « Romain Gary – Promenade à Nice ». France Télévision en a profité pour réaliser un tournage dans l’immeuble du 7 boulevard François Grosso. Et le CUM a proposé en avant-première, la diffusion du documentaire « Romain Gary, le roman du double », un film de Philippe Kohly.
La ville de Grasse a accueilli en 2012 le spectacle « La Promesse de l’aube ». Une adaptation du magnifique roman de Romain Gary, interprété par Bruno Abraham Kremer.
Centenaire de la naissance de Romain Gary en 2014. Le CUM a consacré son colloque littéraire annuel « Passion Romain Gary » à ce grand écrivain. Niçois de cœur, deux fois prix Goncourt, compagnon de la Libération.
En 2017, Laurent Seksik, médecin et écrivain, né à Nice, a présenté son livre « Romain Gary s’en va-t-en guerre » au Centre Universitaire Méditerranéen de Nice. Quant à Eric Barbier, il a coécrit et réalisé le nouveau film « La Promesse de l’Aube », d’après le roman de Romain Gary.

Après plusieurs relances, une plaque commémorative a enfin été apposée en 2013 sur l’immeuble « Les Pervenches« .
La plaque a été inaugurée par Christian Estrosi, Maire de Nice, en présence de l’ambassadeur de France à Monaco qui a connu Romain Gary.