La villa « Les Palmiers » est située dans le quartier de Fabron. Elle est plus connue sous le nom de « Palais de Marbre ».
Une splendeur de la Riviera
La construction de la villa Les Palmiers a été initiée vers 1840 pour le compte d’Honoré Gastaud, un banquier niçois. Elle témoigne de la splendeur des résidences de la Riviera dans la seconde moitié du 19ème siècle. Avec son vaste jardin d’hiver vitré, un belvédère au-dessus de grottes artificielles, le parc complanté d’araucarias, d’eucalyptus, de cèdres et de palmiers.
Le Palais de Marbre recevra la visite de la tsarine Alexandra Feodorovna lors de son séjour de 1856. Napoléon III et l’impératrice Eugénie s’y rendront lors des festivités du rattachement du Comté de Nice à la France.
A thing of beauty is a joy forever
Après la faillite de la banque Gastaud, ce domaine de 23 hectares qui s’étend jusqu’à la mer est racheté aux enchères en 1871 par Ernest Gambart. Cet amateur d’art et Consul d’Espagne, en confie les travaux à Sébastien-Marcel Biasini. Le grand architecte niçois de la Belle Epoque va lui donner son inspiration Renaissance italienne. Le chantier nécessitera 27 bateaux chargés de marbre de Carrare (d’où le nom de Palais de Marbre).
Sur la façade sud, décorées de statues, Ernest Gambart fait graver un superbe vers. Il s’agit de “a thing of beauty is a joy forever”. Haut-lieu de la vie niçoise, la villa attire pendant des années toutes les personnalités en vue, pour de fastueuses réceptions.
La villa au 20ème siècle
Après le décès d’Ernest Gambart, le domaine est acheté en 1905 par le baron russe Alexandre Von Faltz-Fein (1864-1919), officier du Tsar Nicolas II. Il fait notamment accoler une salle de bal en demi-cercle à l’aile ouest de la villa et creuser un lac artificiel. Édouard Soulas, grand propriétaire foncier, rachète le Palais de Marbre en 1923 et y fait réaliser un jardin à la française par Octave Godard. L’intérieur se voit agrémenter de l’escalier en double révolution et de la rotonde par le décorateur Ernest Pinard.
Durant la seconde guerre mondiale, la villa est occupée successivement par les Italiens, les Allemands et les Américains. En 1956, la société immobilière de Fabron acquiert la propriété pour y édifier le complexe immobilier « Les Grands Cèdres ».
Les archives municipales
Une partie du parc est préservée et la villa cédée en 1960 à la ville de Nice qui décide d’y installer les Archives municipales (inaugurées le 18 novembre 1963).
Ces archives constituent la mémoire de Nice. Le plus ancien document est la charte d’Alphonse 1er, Comte de Provence, et date du 1176.
Par arrêté préfectoral de 1993, la villa, le parc et les grottes sont inscrits dans l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.